Ce blog (non officiel mais autorisé). Le seul objectif est de faire partager ma passion en mettant en avant l'oeuvre du dessinateur André Juillard, son actualité, ses travaux ou projet anciens et récents.
Interviews pour le journal Ouest-France.fr le 10 juin 2010 à l'occasion du dossier du ''Salon du livre en Bretagne" à Vannes.
Il n’en était pas à sa première BD, André Juillard, quand on est venu lui demander s’il acceptait de prolonger les aventures de Blake et Mortimer, orphelins de leur créateur, Jacobs.
« Ça me faisait plaisir de reprendre des personnages qui ont marqué mon enfance. Jacobs, c’est l’école de la ligne claire belge qui a nourri mon apprentissage. J’ai certaines familiarités avec ce style. Je ne me suis pas senti en terre étrangère. »
En quelques albums scénarisés par Yves Sente - La machination Voronov, Les sarcophages du 6e continent - le dessinateur, reconnu comme un des chefs de file de la BD historique, s’est piqué au jeu.
« Avec les personnages de Jacobs, j’ai l’impression de revenir à la BD historique. C’est probablement pour Les 7 vies de l’Épervier et Masquerouge, qu’on m’a étiqueté de la sorte. Mais j’aime bien l’idée de faire de la recherche historique pour un album. Je n’aimerais pas faire un Blake et Mortimer contemporain. J’ai accepté la proposition de l’éditeur pour faire des albums qui ressembleraient à ceux que j’aimais enfant. »
Cette incursion dans l’univers d’un de ses prestigieux prédécesseurs, le dessinateur le fait en sacrifiant, pour un temps, des projets plus personnels.
« Je n’ai jamais su conduire deux albums en même temps. Je ne me remets à un album personnel qu’une fois un Blake et Mortimer terminé. C’est le cas actuellement. Je travaille sur un scénario de Yann. Ça se passe en 1948, les aventures de pilotes de guerre, au moment de la naissance d’Israël. »
Le dessinateur sexagénaire continue de défendre une BD elle aussi historique, celle de la ligne claire, dont on crédite Hergé d’être l’inventeur.
« Ça ne m’aurait pas déplu d’être un auteur d’avant-garde. D’autres que moi transgressent les règles de l’académisme. Tant mieux. La variété de talents qu’on trouve en BD est un atout. Même si les nouveaux arrivants recherchent d’autres façons de dessiner, de conduire un récit, la BD reste un conservatoire du dessin réaliste. Dans l’art contemporain, ça ne se fait plus beaucoup, le dessin réaliste. »
Cette article à été re-publiée dans le suplément Journal de Ouest-France le 15 juin 2010