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Ce blog (non officiel mais autorisé). Le seul objectif est de faire partager ma passion en mettant en avant l'oeuvre du dessinateur André Juillard, son actualité, ses travaux ou projet anciens et récents.

Juillard. Bulleur en série, au bord du Jaudy

Depuis son repaire de Minihy-Tréguier, André Juillard bulle dare-dare pour que les Sept vies de l'Épervier reprennent leur envol début 2014. Stakhanoviste de la BD, l'auteur enchaînera avec un nouveau Blake et Mortimer, attendu dans un an.

 


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Le chantre de la BD historique met les bouchées doubles pour boucler le prochain album des Sept vies de l'Épervier, événement attendu depuis quinze ans par les bédéphiles


Un bulleur en série. Un agité de la case. Un croqueur jamais rassasié. André Juillard, près de quarante années de métier, n'est pas du genre à coincer la bulle. Du moins pas comme tout le monde. L'été venu, le Parisien aux 65 printemps quitte la capitale pour mieux s'installer sur les bords du Jaudy, à Minihy-Tréguier. Là, depuis la mansarde de la vieille ferme achetée il y a vingt ans, « sur un coup de coeur », l'artiste agite ses crayons, compulse ses illustrés, épluche ses coupures de magazines. Pour mieux, ensuite, une fois documenté, donner vie à ses personnages, toujours hauts en couleur.

Pied à la planche

« Avec mon épouse, Anne, on s'installe ici de juin à fin septembre. Ça me change de mes 9 m² d'atelier à Paris. De toute façon, je n'aime pas les voyages », renseigne le papa d'Ariane, Guillemot et Masquerouge, ses héros des Sept vies de l'Épervier, qui s'ébrouent sous le pinceau de l'artiste.En ce début septembre (la rencontre a eu lieu il y a trois semaines, NDLR), le chantre de la BD historique (*) met les bouchées doubles pour terminer le prochain épisode, album-événement attendu depuis quinze ans par les bédéphiles. « J'en suis à la page 42. Il me reste dix planches pour le boucler », esquisse Juillard, un oeil sur l'encre qui sèche, l'autre sur son planning hebdo, affiché bien en évidence au milieu des pots. Dargaud, l'éditeur, avait prévu une sortie cet automne. Ce sera pour janvier. À raison de trois jours par planche, l'affaire devrait être pliée « début décembre », précise le roi de la saga, le verbe aussi précis que son trait de crayon.« Ce coup-ci, avec Patrick Cothias (le scénariste lannionnais, NDLR), on a décidé que ce serait un one-shot. Les gens ne veulent plus attendre. Et moi, je n'ai peut-être plus le même souffle. » Excès d'humilité ? Accès de doute ? Juillard n'a, loin s'en faut, pas encore la patte cacochyme. Il suffit de consulter les fans de Blake et Mortimer, qu'il contente depuis treize ans.

Quand le fan rejointle maître

L'habitué du Festival de BD de Perros-Guirec a, en effet, repris le flambeau de Jacobs (disparu en 1989) pour poursuivre la saga mythique des deux sujets de sa Glorieuse Majesté, entamée au sortir de la Seconde Guerre, deux ans avant sa propre naissance. « Ted Benoît était trop lent. L'éditeur a donc souhaité mettre une deuxième équipe sur le coup. J'ai fait un essai. Ils ont dit OK. »

Work cabinet

Le verbe économe à l'heure de se mettre sérieusement à table, Juillard fend un brin l'armure, un oeil sur son mug goodies (avec la tête de Mortimer), où trempouillent ses instruments de travail. « Au départ, pour Blake, j'avais de l'inquiétude, de l'appréhension. Allais-je être à la hauteur ? », s'interrogeait le fan de toujours. Rapidement rassuré, il a poussé un ouf de soulagement devant l'accueil général. « Je n'avais pas envie de trahir l'enfant que j'étais », résume l'élève, qui, sans vouloir singer le maître, voulait en conserver l'âme.Aidé par les bios des personnages, des fiches dressées par Jacobs lui-même, poussant le souci de vérité jusqu'à humer l'ambiance du Londres de Churchill en visitant son « work cabinet museum », Juillard entre dans l'Histoire, comme dans ses histoires, toujours à l'heure H. « Je travaille tous les jours de 10 h à 19 h. Là, ça fait un moment que je n'ai pas coupé. Je n'ai pas levé le pied depuis trois ou quatre ans. Après Blake et Mortimer, je vais faire une petite pause de trois-quatre mois. Ça fera du bien. » Des vacances, mais encore une fois à sa façon. Pinceaux et crayons en main. Pour des aquarelles et des dessins destinés à une prochaine expo. Un break loin des bulles mais jamais sans pétillant.

* Les Sept vies de l'Épervier se passe sous le règne de Henri IV.

  • Arnaud Morvanavec André Morvan
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A
<br /> Cool enfin des nouvelles fraîches... j'ai hâte de pouvoir retrouver mes personnages préférés !!!! <br />
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L
<br /> <br /> Gros bisous Antonia. A très vite sur Paris ou pour Angoulême 2014<br /> <br /> <br /> <br />