Ce blog (non officiel mais autorisé). Le seul objectif est de faire partager ma passion en mettant en avant l'oeuvre du dessinateur André Juillard, son actualité, ses travaux ou projet anciens et récents.
Une exclusivité de "Les Enfants d'Abraham"
« Parfois, une bande dessinée nous plonge dans l’histoire, la grande Histoire, en nous racontant les rêves et les angoisses, les espoirs et les peurs, les colères et les amours de simples personnages qui deviennent acteurs majeurs en étant simplement eux-mêmes. Et cela nous pousse à relire des livres plus pointus, pour réinsérer cette petite pièce du puzzle dans son ensemble. C’est ce que je viens de faire avec Mezek, de Juillard et Yann.
En 1948, le jeune état d’Israël doit se défendre pour sa subsistance, et fait appel à des pilotes du monde entier. Ils volent sur des machines faites de bric et de broc, y compris des avions allemands, dont le Mezek, un Messerschmitt avec un plus gros moteur, qui le rend très dangereux, surtout à l’atterrissage. Les motivations des pilotes sont multiples, l’argent, l’idéal, l’aventure, et parfois, l’amour. Mais si près de la Shoah, les blessures sont à vif et personne n’en sort indemne. Cet album superbe pour les amateurs d’aviation et pour tous les autres ressort l’épisode douloureux des dissensions entre factions du jeune état, en particulier avec le bateau de l’Irgoun qui devait livrer des armes à Beguin, l’Antinéa.
Mais il y a une forme de poésie superbe dans ce livre, et on retrouve le souffle des belles histoires de Yann, comme Pin up, et la lumière du dessin de Juillard, comme les Sept vies de l’Epervier. Qui est Bjorn ? Que fait il, que vient il expier sur cette terre juive ? Ce scénario renvoie forcement à une expérience, à une proximité, à un vécu qui doit toucher les auteurs de plus près qu’il n’y parait…mais c’est aussi le charme de ces histoires partagées où nous ne sommes plus seulement spectateurs.
Ce livre est un évènement car la collection Signé est toujours au rendez vous de l’aventure, de l’évasion, d’une belle histoire et du rêve, surtout avec des auteurs aussi prestigieux. » Haïm Korsia