Ce blog (non officiel mais autorisé). Le seul objectif est de faire partager ma passion en mettant en avant l'oeuvre du dessinateur André Juillard, son actualité, ses travaux ou projet anciens et récents.
André Juillard Photo : Le Soir/Alain Dewez
Le Soir remonte le temps avec Blake et Mortimer, jusqu'à cet Age d'or de la bande dessinée, où les aventures étaient créées jour après jour dans les journaux et les magazines. En 2004, le scénariste belge Yves Sente et le dessinateur français André Juillard avaient relevé le défi de dessiner des strips inédits des héros de Jacobs dans notre journal, en hommage aux cent ans de la naissance de leur créateur. Huit ans plus tard, ils nous offrent de suivre en « exclusivité mondiale » la naissance du prochain Blake et Mortimer, Le Serment des cinq Lords, au rythme d'un strip par jour.
Du journal Tintin au blog du Soir
Jacobs a créé les personnages du capitaine Blake et du professeur Mortimer en 1946, dans le journal Tintin, avec Le Secret de l'Espadon. L'auteur bruxellois a disparu en 1987, après avoir publié huit épisodes des exploits de ces héros cultes.
En 1996, le scénariste belge Jean Van Hamme et le dessinateur français Ted Benoît ont relancé la série avec L'Affaire Francis Blake. Un autre duo franco-belge, formé par Yves Sente et André Juillard, a pris la suite en signant La Machination Voronov en 1999.
Depuis, chaque nouveau titre de Blake et Mortimer se vend à plus de 500.000 exemplaires, un record pour la bande dessinée réaliste. Dès aujourd'hui (voir ci-dessus), Yves Sente et André Juillard nous offrent le privilège de découvrir chaque jour dans les pages Culture du Soir leur nouvelle aventure sous une forme inédite. En bonus de cette prépublication, une liseuse compilera chaque samedi l'intégrale des strips en version électronique sur Ketpaddle, notre blog BD.
Six mois avant la parution de l'album, le dessinateur André Juillard est encore enchaîné à sa table à dessin. Il nous dit sa fougue et son plaisir de partager dès aujourd'hui avec les lecteurs du Soir cette expérience créative, que vous pourrez également découvrir sous un autre angle sur Ket Paddle, notre blog BD, dès samedi prochain (lire ci-contre).
André Juillard, d'où vous est venue cette envie de découper Blake et Mortimer en strips ?
J'envoyais mes pages à l'éditeur sous cette forme et ça me plaisait beaucoup de voir l'histoire découpée ainsi, comme à l'époque des feuilletons à suivre dans les journaux. Les aventures de Blake et Mortimer sont très nourries. La tradition veut qu'il y ait beaucoup de texte. Si j'avais plus de temps, j'aimerais un jour créer une histoire directement sous forme de strips comme à la grande époque des géants de la bande dessinée américaine, de Milton Caniff et de Terry et les Pirates.
Où en êtes-vous dans la création de ce nouvel album ?
Je dois avoir terminé le dessin de toutes les planches pour la fin du mois de juin. Actuellement, j'attaque la page 47. Il y en aura 62 au total. Vous pouvez donc rassurer vos lecteurs, j'ai 150 strips d'avance et je travaille de manière soutenue ! Je ne suis pas angoissé à l'idée d'être pris de vitesse par la prépublication. Je tiendrai les délais mais j'espère tout de même qu'ils ne lisent pas trop vite…
Vous travaillez toujours seul ?
Oui et c'est pour ça que je dois avoir de l'avance sur le journal. Quand Jacobs entamait un récit de Blake et Mortimer dans le journal Tintin, il avait aussi accumulé une petite réserve de planches avant la prépublication. Ce style de bande dessinée est trop fouillé pour pouvoir travailler autrement. Ou alors, il faut avoir à sa disposition tout un studio comme c'était le cas d'Hergé après la guerre… Moi, je fais tout tout seul, sauf les couleurs. Les strips en noir et blanc publiés dans Le Soir représentent l'étape ultime de mon travail.
Sans en dire trop sur la nature de l'intrigue, pouvez-vous nous en tracer les grandes lignes ?
L'histoire tient en un seul tome. C'est une énigme policière avec des vols et des meurtres. L'action se déroule à Oxford et sert de prétexte à revenir sur la jeunesse de Francis Blake pour comprendre comment il est devenu le brillant capitaine que l'on connaît. Il a fréquenté Thomas Edward Lawrence, qui deviendra archéologue puis espion sous le nom de Lawrence d'Arabie, avant d'écrire sa fameuse autobiographie des Piliers de la Sagesse.
Olrik n'apparaît pas dans cette histoire. Qu'en avez-vous fait ?
Il est en vacances. Il en avait bien besoin. Il était devenu encombrant. Pourquoi faut-il qu'il se retrouve toujours comme par hasard sur la route de Blake et Mortimer ? Il en devenait un peu ridicule à force d'échouer dans ses machinations. Il devrait un jour remporter ne fût-ce qu'une demi-victoire ! Il déborde d'idées pour faire le mal mais c'est un maladroit chronique. Cette fois, le capitaine Blake est confronté à un autre dangereux personnage que les lecteurs découvriront avant lui dans Le Soir.